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Le Royaume des Chats

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3/5

vos avis

32 critiques: 3.32/5



drélium 3 Pas mauvais en soit mais ça sent grave le réchauffé.
Ghost Dog 2.25 Relativement médiocre
Junta 3.25 Un conte fortement divertissant mais si peu original.
Astec 3.5 La nuit, tous les chats sont Ghibli
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Relativement médiocre

Petit dessin animé sans grande envergure, le Royaume des chats se contente de marcher sur les plates-bandes des grands noms du studio Ghibli (Miyazaki, Takahata) sans jamais atteindre un niveau conforme aux attentes légitimes vis-à-vis d’un tel produit. Morita a beau lorgner gaiement du côté de Totorro ou de Alice aux pays des merveilles, la sauce ne prend malheureusement pas : imagination aux abonnées absents, personnages et intrigue ternes voire bâclés à l’image de la durée du film – bref, la déception est grande. Si les enfants ont des chances, eux, de s’amuser en le visionnant, il ne restera sans doute pas dans leurs mémoires très longtemps…



31 janvier 2005
par Ghost Dog




La nuit, tous les chats sont Ghibli

La dernière production Ghibli n’est pas à attribuer à Miyazaki ou Takahata mais au jeune réalisateur Morita. Ce fait seul situe une bonne partie des enjeux du Royaume des Chats dans la vieille problématique de la relève du studio. C’est un souci majeur des deux compères fondateurs que de rechercher la génération capable d’assurer la continuité de leur héritage. En son temps le regretté Kondo Yoshifumi s’était révélé comme une réelle alternative pour le futur, mais sa disparition prématurée, tragique à tous points de vue, avait semblé marquer un coup d’arrêt à cet espoir, Miyazaki s’investissant de nouveaux d’autant plus pour nous livrer ses deux derniers chefs d’œuvre en date, ne faisant ainsi que suspendre l’échéance. Le problème de la relève est d’autant plus posé par Le Royaume des Chats que le matériau d’origine ainsi que les conditions de production, ont beaucoup en commun avec le seul film réalisé par Kondo (Si tu tends l’oreille).

Premier point qui attire l’attention, cette production ne propose pas la durée attendue pour un film cinéma du studio Ghibli, signe d’ambitions bien plus modestes que de coutume, comme l’était à l’origine ce projet conçu comme un court métrage destiné au musée Ghibli. C’est Miyazaki qui a eu l’idée d’en faire quelque chose de plus conséquent et d’en proposer la réalisation à Morita. A l’évidence le budget consacré au Royaume des Chats n’est pas le même que ceux destinés aux travaux des deux vieux «gourous » du studio. Cela se sent aussi bien sur la durée écourtée que dans l’absence de véritable défi d’animation dans la mise en scène. La qualité du spectacle n’est pas mauvaise, mais tout de même pas au niveau de ce que l’on attend d’une production estampillée Ghibli. S’il s’était agi d’un téléfilm...

Ceci n’empêche pas le Royaume des Chats de constituer un bon spectacle du point de vue visuel, assurant ses moments plus magiques que d’autres (notamment quelques plans dans le final qui flirtent avec une certaine ivresse des hauteurs), mais sans le génie du maître il manque une certaine substance à tout ça. Et lorsque sur ce même terrain on fait la comparaison avec Si tu tends l’oreille, c’est pour constater la différence d’ambition entre les deux œuvres. Quant au fond, le films de Morita souffre trop d’un manque de caractérisation de certains personnages et de leurs relations, comme celui de la mère de Haru, de sa copine de classe ou encore du problème posé par l’absence du père, qui auraient sans doutes permis d’incarner réellement le propos du film, de le sortir de sa position de produit recyclant superficiellement les thématiques et tics visuels du studio, faisant de plus le lit d’un discours « officiel» sur Ghibli révélé par les commentaires de la presse -grand public- accompagnant la sortie du film de Morita: Ghibli le studio « moral »... C’est surtout vrai pour ce film qui développe finalement un message convenu (dans le cadre de Ghibli) sur l’adolescence féminine et les notions d’engagement, de responsabilité et d’émancipation individuelle. Il y a ici comme la conséquence d’un réalisateur pas complètement investi par son sujet, ne sachant pas forcément (comme l’atteste les interviews de Morita) de quelle façon traiter des émois adolescents chez les filles, comment mettre en perspective son sujet... Absence de vision personnelle. Alors le jeune réalisateur essaye de faire ce qu’on attend de lui, avec tout juste assez de timides libertés graphiques (chara design moins rond –ingrat diraient certains- et couleurs plus pastel) pour ne pas devenir complètement invisible derrière le produit de studio.

Produit de studio, le mot est lâché. Le Royaume des Chats en possède donc pas mal d’attributs. Ceci n’est pas négatif en soi, la qualité du spectacle étant assurée, mais on y perd forcément en honnêteté, en engagement, en substance, en personnalité... Et comme produit calibré ce film apporte aussi un semblant de réponse provisoire quant à la question de la relève au sein du studio ..., et elle n’est pas forcément de bonne augure pour les puristes... Ceci dit, aucune raison fondamentale de bouder le film et puis la musique rattrape –un peu- certaines carences.



06 août 2003
par Astec


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